

Géographie
des Highlands
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Les Highlands, ou « Hautes Terres » en français, forment une vaste et emblématique région montagneuse située dans le nord-ouest de l’Écosse. Elle figure parmi les régions les moins densément peuplées d’Europe.
Les conditions climatiques rigoureuses et la géographie accidentée ont longtemps maintenu cette région isolée. Certains endroits, notamment le nord et le nord-ouest des Highlands, semblent encore aujourd’hui appartenir à un autre monde, évoquant des terres sauvages et oubliées.
Dans cet article, je vous invite à découvrir les Highlands à travers une description à la fois géographique mais aussi évocatrice de cet endroit si unique.
Localisation
La région des Highlands désigne la partie continentale de l’Écosse située au nord d’une ligne de délimitation tracée entre Helensburgh, à l’ouest de Glasgow, et Stonehaven, au sud d’Aberdeen (voir la carte ci-dessous).
Cette ligne est une démarcation géographique souvent représentée comme une frontière naturelle. Elle suit une faille géologique connue sous le nom de Highland Boundary Fault, qui sépare les Lowlands, ou « Basses Terres » en français, des Highlands.


Relief
La région des Highlands se distingue par un relief accidenté, dominé par des montagnes impressionnantes appelés bens en écossais. Parmi elles se dresse le célèbre Ben Nevis, point culminant du Royaume-Uni avec ses 1345 mètres d’altitude. Cette montagne est accessible depuis la ville de Fort William .
Les Highlands se distinguent également par leurs vallées profondes, connues sous le nom de glens. Ces vallées, souvent modelées par l’action des glaciers durant les périodes glaciaires, ajoutent une dimension unique au charme de la région.


En complément de ces vallées, les Highlands abritent de nombreux lacs, ou lochs. Le plus célèbre d’entre eux, le mythique Loch Ness, attire les visiteurs du monde entier et se trouve à proximité de la ville d’ Inverness .
La côte des Highlands offre un paysage particulièrement découpé, ponctué de lochs maritimes appelés sea lochs en écossais. Ces bras de mer étroits, bordés de falaises ou de montagnes, s’enfoncent dans les terres, offrant des panoramas d’une rare beauté. La côte est également bordée par de nombreuses îles, notamment celles de l’archipel des Hébrides.
Climat
Les Highlands sont connues pour leur climat imprévisible. Les vents atlantiques en provenance de l’ouest se heurtent aux montagnes. Ainsi, la côte ouest des Highlands est exposée à des précipitations plus fréquentes que sur la côte est. Ces conditions climatiques contribuent au caractère dramatique et mystique des paysages.
En automne et en hiver, les sommets des montagnes disparaissent souvent sous un voile de brume, créant une atmosphère féérique et des paysages aux allures presque irréelles.


Lors de ma thèse à l’université d’Edimbourg, j’ai rejoint un club d’alpinisme. C’est en hiver que j’ai vécu mes plus belles expériences dans les Highlands. Les paysages enneigés baignés d’une lumière hivernale restent gravés dans ma mémoire.
Cependant, je ne saurais trop insister auprès des randonneurs sur la prudence nécessaire face aux conditions hivernales en Écosse. Bien que l’altitude des montagnes soit inférieure à celle des Alpes, leur latitude plus septentrionale renforce les conditions drastiques. Les chemins, souvent non balisés, rendent l’ascension exigeante. Ainsi, gravir ces sommets nécessite une bonne condition physique mais aussi un équipement adapté (crampons, piolet, vêtements thermiques et imperméables, etc.) ainsi que de bons outils d’orientation. Bien que de nombreux guides et cartes de référence soient disponibles pour accompagner les aventuriers dans leur exploration, je recommande vivement de recourir aux services de guides de montagne, en particulier en hiver.


Milieux naturels
Les Highlands offrent une diversité fascinante de milieux naturels, façonnés par un environnement hostile et un climat unique.
Tourbières
L’intérieur des terres abrite certaines des tourbières les plus vastes d’Europe, comme les tourbières du Great Moor of Rannoch traversées par la mythique West Highland Line ou celles des Flows Country dans le nord des Highlands et visibles depuis la Far North Line. Dans les deux cas, le voyage en train dévoile un panorama spectaculaire sur ces paysages sauvages et préservés.
C’est un milieu fragile que j’affectionne particulièrement et je vous invite à prévoir un arrêt à Rannoch ou Forsinard, deux gares au bout du monde, idéales pour explorer ces étendues uniques et envoûtantes. Avec Lakka , laissez-vous guider dans la mise en place de ces interludes hors du temps.


Forêts calédoniennes
Les Highlands conservent également des fragments des anciennes forêts calédoniennes, vestiges des vastes boisements qui couvraient autrefois l’Écosse. Ces forêts, composées de pins d’Écosse, de bouleaux et de chênes, offrent un refuge à une faune et une flore variées. La forêt de Glen Affric ou celle des Cairngorms offrent de belles illustrations de ces écosystèmes.
Je garde un beau souvenir de la lumière du soir filtrant à travers les aiguilles des pins des Cairngorms, créant une atmosphère à la fois paisible et empreinte de mystère. Cette photo est un témoignage de ce moment suspendu. Si vous souhaitez découvrir ces belles forêts, Lakka vous accompagne pour inclure une immersion au cœur de ces espaces naturels.


Landes et paradoxe
Les landes dominent une grande partie des Highlands, où s’épanouissent les bruyères, les ajoncs et diverses graminées. Ces paysages balayés par le vent incarnent le caractère rude et poétique de cette région.
Ces immenses étendues, que l’on imagine comme des paysages sauvages ou une nature brute, sont en réalité profondément façonnées par l’homme. Autrefois, les Highlands étaient recouvertes de vastes forêts calédoniennes . Avec le temps, ces forêts ont été largement défrichées. L’agriculture, l’exploitation du bois puis l’élevage intensif d’ovins et la gestion des cervidés ont conduit les grands propriétaires terriens à préférer les milieux ouverts aux forêts.
Aujourd’hui, les landes sont gérées principalement en faveur de l’élevage de mouton et pour favoriser le développement des populations de cerfs et de lagopèdes d’Écosse , dont la chasse constitue une ressource économique importante.


Faune sauvage
Les Highlands abritent une grande diversité d’espèces. Parmi elles, certaines sont particulièrement représentatives de ces paysages sauvages. Voici un aperçu de quelques espèces phares qui ont également un poids économique significatif. Cependant, il existe bien d’autres espèces qui méritent également toute notre attention.
Le cerf élaphe
Le cerf élaphe règne en maître dans les landes et les forêts. Il est, avec l’aigle royal, l’une des espèces emblématiques des Highlands. Ce n’est donc pas un hasard s’il figure comme logo du Caledonian sleeper. Cependant, malgré son statut iconique, le cerf élaphe est confronté à plusieurs défis.


La gestion des landes en sa faveur, combinée à l’absence de prédateurs naturels (éradiqués par le passé), a conduit à une surabondance de cerfs et participe au maintien des milieux ouverts que sont les landes. En effet, la pression exercée par les cervidés et les ovins sur le milieu est telle qu’elle empêche toute régénération naturelle des forêts. Cette situation entraîne des problèmes de surpâturage et d’érosion qui exacerbent les défis environnementaux auxquels les Highlands sont confrontés.
Le lagopède d’Écosse
Le lagopède d’Écosse, également connu sous le nom de red grouse, est une autre espèce emblématique des Highlands. Étroitement lié aux vastes landes à bruyères , son plumage brun rougeâtre lui permet de se fondre dans son habitat.


Le lagopède d’Écosse joue un rôle central dans l’écosystème des landes, mais il est également au cœur de débats liés à sa gestion. En effet, la chasse de cet oiseau constitue une activité économique majeure, rapportant environ 36 millions d’euros par an à l’économie écossaise. Ainsi, son habitat, les landes à bruyère, est géré à travers la pratique du brûlage contrôlé, appelé muirburn. Cette technique est utilisée afin de créer une mosaïque de jeunes pousses pour son alimentation et de plantes plus hautes pour l’abriter. Elle permet aussi d’empêcher le reboisement. Cela donne aux collines écossaises leur aspect caractéristique en « patchwork ».
Le saumon atlantique
Les eaux des rivières et des lacs écossais sont très poissonneuses. Parmi les hôtes incontournables : le saumon atlantique. Il vit en eau douce pendant sa jeunesse, migre ensuite vers la mer à l’âge adulte, avant de retourner quelques années plus tard en rivière pour frayer.
Il est remarquable de constater que ces poissons retournent dans la rivière où ils sont nés, et parfois au même endroit. Le processus de frai a lieu principalement entre novembre et décembre, avec une survie de seulement 5 à 10 % des saumons après la reproduction.
La capture du saumon sauvage représente une ressource naturelle économique primordiale dans les Highlands. Ce secteur soutient de nombreux emplois directs et indirects. Cette activité de pêche est soumise à des régulations strictes pour préserver la durabilité des stocks. Toutefois, le saumon sauvage fait face à divers défis environnementaux, dont la pollution causée par les fermes aquacoles. Ces fermes, qui pratiquent l’élevage intensif de saumons dans les lochs maritimes , génèrent une pollution importante du milieu naturel.


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